Machiavel a offert Le Prince à Laurent de Médicis. Aussi est-il nécessaire à un prince, s'il veut se maintenir, d'apprendre à pouvoir n'être pas bon, et d'en user et n'user pas selon la nécessité. Machiavel rêve d'une Italie unifiée dans laquelle la paix et la stabilité seraient garanties par un état fort. Et de même je recommande au lecteur la façon dont M. B. commente ces mots de La Boëtie : « Jamais à bon vouloir ne défaut la Fortune ». Nicolas Machiavel, storico, comico e tragico : première diffusion sur France Culture le 10 avril 2008 (rediffusée le 31 janvier 2015). “Le Prince” est certainement l’ouvrage le plus important de Machiavel. Le Prince machiavélien doit être pourvu de vertus morales et politiques (fondée sur la ruse et le force), doit maîtriser l’art de la guerre, unique objet du pouvoir. Essai tout à la fois philosophique et politique, publié en 1532, dans lequel l'auteur expose le principe suivant lequel l'Etat doit d'abord se fixer une fin, quels que soient les moyens pour l'atteindre. Qu'en est-il de cette affirmation ? Le Prince [Machiavel] 1 PRÉSENTATION Le Prince [Machiavel], ouvrage de Machiavel, connu sous son titre italien, Il Principe, ou son titre original en latin : De Principatibus. C’est l’œuvre d’un haut fonctionnaire de la république de Florence réduit à l’inactivité par sa destitution, éclairé par l’échec et saisi par l’idée d’une nécessaire unification de l’Italie autour d’un homme. Il faut donc être Renard pour découvrir les pièges, et Lion pour se défaire des Loups. Kant ne va cependant pas jusqu'à affirmer que la transparence d'une action politique permet de déterminer si elle est juste, il remarque qu'une politique incompatible avec une telle « transparence » doit être jugée injuste. Aucune norme ne doit entraver le but du prince (Machiavel écrit à l'attention de Laurent de Médicis), qui est d'établir et de conserver l'ordre au sein de l'État. Peut-on séparer la morale et la politique ? philosophie politique « Je suis né pauvre et j'ai appris plutôt à peiner qu'à jouir », écrivait Machiavel en 1513 à son ami Francesco Vettori (1474-1539). Le Prince : présentation du livre de Nicolas Machiavel publié aux Editions Flammarion. Machiavel, Le Prince : Le moment opportun pour agir, Nietzsche, Généalogie de la morale : La morale, distinction du bien et du mal, Spinoza, Traité théologico-politique : L'autorité politique. Machiavel compare ce talent de « simuler et de dissimuler » à la « nature du renard ». Par conséquent, il pourra faire usage de moyens allant à l'encontre de la morale. En d'autres termes, il s'agit de manipuler l'opinion pour asseoir sa réputation, il faut paraître vertueux (ce qui est le principe même des campagnes électorales.) D'une part, Machiavel affirme qu'il est irréaliste d'imaginer qu'un Prince doive absolument réunir dans sa personne tout un ensemble de qualités. 2 GENÈSE DE L’ŒUVRE En quelques mois, à la fin de l’année 1513, Nicolas Machiavel rédige le Prince, en italien. Un bon Prince se maintiendra s’il détient la VIRTU, sens de l’anticipation, et la PRUDENCE, art de saisir les situations singulières. La conscience suffit-elle à définir l'homme ? Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Cette affirmation s'incrit donc à l'opposé de la morale humaniste, contemporaine à Machiavel, qui s'inspirait des moralistes latins tels que Cicéron. Plusieurs auteurs, dont Carl Schmitt, ont lu Machiavel et ont tenté d'apporter à cette problématique des éléments de réponse, en s'appuyant sur la thèse de Machiavel. Il y a trois sortes d'esprit. try {Xt_r = top.document.referrer;} » ». D'autre part, puisqu'en politique, il faudrait considérer l'existence possible d'un ennemi, il est impossible de se baser sur ce qu'on pourrait appeler une « anthropologie optimiste ». Machiavel et La Boëtie ont l'un et l'autre un développement sur la lâcheté ; quoi de plus naturel, mais aussi quoi de moins probant, puisque chez le premier il s'agit de la lâcheté du prince, chez le second de là lâcheté des sujets ? Dans Le Prince, Nicolas Machiavel (1469-1527) expose cet art de gouverner en brisant les miroirs au prince des temps médiévaux. renaissance Bayard), Vous aimez ce livre ? Le Prince n'est cependant pas à proprement parler immoral, mais au-dessus de la morale ordinaire du citoyen, puisque son devoir n'est pas d'observer une conduite digne d'un homme de bien, mais d'assurer la stabilité de l'Etat, ce qui le place au-dessus de la morale ordinaire. Il est intéressant de remarquer que cette thèse est peu contestée : même les tyrans tentent de maquiller les méthodes brutales qu'ils emploient. Machiavel justifie ainsi dans cette phrase l'amoralisme du Prince. Cet amoralisme s'inscrit donc en faux contre les convictions humanistes de son temps, et se caractérise par des décisions allant à l'encontre des exigences de la morale. Freud, Métapsychologie : l'hypothèse de l'inconscient (1), Russel, Problèmes de philosophie : La valeur de la philosophie, Partagez l'adresse du corrigé à vos camarades, proches ou élèves. philosophie Enfin, la troisième et dernière partie, qui s'étend de la ligne 8 à la fin de l'extrait, expose l'idée que le Prince ne peut et ne doit réunir un ensemble de qualités s'il veut assurer la stabilité de l'Etat, et qu'il pourra par conséquent (mais en dernier recours) user de méthodes violentes. » Pour Machiavel, on ne peut éviter totalement le mal, c'est pourquoi il faut choisir un moindre mal, puisque « l'ordre des choses humaines est tel qu'on ne puit jamais fuir un inconvénient sinon que pour en courir un autre ». 1ère diffusion : 10/04/2008. L’ouvrage commence donc par une courte dédicace où Machiavel explique les raisons qui l’ont poussé à écrire ce livre. Historien, il n'a cessé de l'être, depuis les années où, nommé secrétaire à la chancellerie florentine, il effectue des missions diplomatiques à l'extérieur : il scrute alors la vie politique de Florence et des pays où il se rend, il l'analyse, il l'écrit, éclairé par la lecture des Anciens. Carl Schmitt pense donc justifier la violence dans la sphère politique : lors d'une guerre, il s'agit avant tout d'assurer la sécurité civile, et ce, en combattant l'ennemi. Cela nous amène à réagir à la thèse soutenue par Machiavel, et à nous poser le problème suivant : en politique, la pratique du pouvoir doit-elle se soumettre à la morale, ou en contraire s'en affranchir ? Machiavel y affirme qu'un bon Prince doit être capable de manipuler l'opinion pour asseoir sa réputation. Nicolas Machiavel (1515) Le Prince 4 Machiavel naît et meurt à Florence (1469 - 1527). Pour Machiavel, l’affaire est simple : il est judicieux d’être libéral. On peut citer Rousseau et Hobbes notamment, qui divergent dans leur opinion en grande partie parce qu'ils se font une idée très différente de l'homme. Cet exemple montre bien qu'il s'agit avant tout de paraître bon, en faisant à l'occasion prendre les mesures impopulaires par quelqu'un d'autre, en se réservant celles qui ont la faveur du peuple. On comprend bien que Machiavel réprouve un gouvernement violent. Il propose donc une vision opportuniste plus que totalitaire de l'Etat. Tragique, comme sa description de la réalité des hommes, comme le destin et les qualités qu'il prête au Prince, qui ne peut fuir le renom d'être cruel. guerre Dans son plus célèbre texte, Notion du politique, Carl Schmitt tente de trouver le critère qui permet de déterminer l'appartenance à la sphère politique, la distinguant des sphères économique, morale. Il n'est pas partisan d'un gouvernement brutal, il décrit au contraire un Etat flexible, opportuniste, n'ayant recours aux moyens brutaux qu'en cas de nécessité, tant qu'il le peut, ne « s'écart[ant] pas de la voie du bien ». Dans la première partie, Machiavel affirme que le Prince n'est pas tenu de réaliser les promesses qu'il avait faites au peuple, et justifie cette idée : pour lui, c'est parce que les hommes « sont méchants » qu'il n'est pas toujours nécessaire de tenir ses promesses. Considérons maintenant la troisème et dernière partie du texte. '+Xt_param; Beaucoup se sont imaginés des républiques et monarchies qui n'ont jamais été vues ni connues pour vraies. Le dispositif narratif choisi est parfaitement adapté au foisonnement historiographique de cette période complexe, sans que jamais le lecteur ne soit perdu. La fin justifie les moyens, on ne fait pas de bonne politique avec de bons sentiments. En outre, une telle affirmation ne reposer sur aucun fait ou expérience, rien ne nous permet de penser que la nature humaine serait irrémédiablement corrompue : en effet, constater que la méchanceté existe ne permet pas de conclure sur son caractère définitif, et encore moins d'en déduire un droit à outrepasser le droit même. Né à Florence, Machiavel fait des études de droit puis exercedes fonctions politiques importantes à une époque trouble. prince Il justifie cette idée en remarquant tout d'abord que de nombreuses thèses concernant la politique se basent sur des constats concernant la nature de l'homme. De tels problèmes suscitent donc la question de la morale en politique : la pratique du pouvoir peut-elle justifier le droit de ne pas se conformer aux exigences de la morale ? Un article de la revue Philosophiques (Volume 16, numéro 2, automne 1989, p. 245-457) diffusée par la plateforme Érudit. Xt_h = new Date(); Les uns entendent par eux-mêmes ; les autres comprennent tout ce qu'on leur montre ; et quelques uns n'entendent, ni par eux, ni par autrui. En effet, pour Machiavel, garder ou gagner le pouvoir est un combat. Description du corrigé: Corrigé d'élève, note obtenue : 15/20. Nicolas Machiavel (en italien : Niccolò di Bernardo dei Machiavelli) est un penseur humaniste italien de la Renaissance, né le 3 mai 1469 à Florence, en Italie, ville où il meurt le 21 juin 1527. Quand est-ce qu'un régime politique peut prétendre être légitime, et par là même, exiger l'obéissance ? Réalisation : Dominique Costa. Une nouvelle édition riche en illustrations et documents sur lunivers de Machiavel, ses sources dinspiration, sa postérité. La fortune étant un “fleuve impétueux“, le Prince doit prévenir les affres du destin, agir pour anticiper le futur. Le terme « politique » renvoie à de nombreuses questions : quelle est la meilleure forme de régime politique ? Mis à l'Index par l'Inquisition mais porté aux nues par Nietzsche, «le Prince», de Machiavel, traité brillantissime sur l'exercice du pouvoir, mériterait d'être mieux lu par ceux qui nous gouvernent... Une façon subtile et convaincante, aussi, de proposer un nouveau regard sur ce grand texte classique. D'ailleurs, Machiavel reprend cette idée dans le chapitre XVII du Prince, lorsqu'il affirme que « le Prince qui s'est fondé seulement sur leurs paroles (celles des hommes), se trouve nu d'autres préparatifs, il est perdu. En ce sens, Machiavel rejoint la thèse de Hobbes selon laquelle « l'homme est un loup pour l'homme », ce qui fait état de la nature méchante de l'homme. Penchons-nous tout d'abord sur la thèse tenue par Machiavel dans ce texte. Tout au moins à ceux de l'époque où il a été écrit (1532) au début du XVI ème siècle, car l'ouvrage n'est pas aussi machiavélique que l'on pourrait l'imaginer ; au sens moderne du mot. 16ème siècle. On doit bien comprendre qu'il n'est pas possible à un prince, et surtout à un prince nouveau, d'observer dans sa conduite tout ce qui fait que les hommes sont réputés gens de bien, et qu'il est souvent obligé, pour maintenir l'État, d'agir contre l'humanité, contre la charité, contre la religion même. Il l’écrit en 1513, alors que le retour des Médicis l’éloigne de l’engagement républicain qui fut la passion d’une vie entièrement tournée vers l’action politique. Babelio vous suggère, Lire la critique sur le site : Liberation, Science politique (politique et gouvernement), « Ce livre aide à remettre en cause son propre système de croyance sur la condition humaine, tant féminine que masculine. document.write(Xt_i+'&ref='+Xt_r.replace(/[<>"]/g, '').replace(/&/g, '$')+'" title="Internet Audience">'); Lisez le TOP 10 des citations de Machiavel pour mieux comprendre sa vie, ses actes et sa philosophie. Jean-Louis Fournel et Jean-Claude Zancarini, traducteurs du De principatibus, Le Prince (éd. essai politique Dans sa jeunesse, il fut surtout le t… Il l'écrit en 1513, alors que le retour des Médicis l'éloigne de l'engagement républicain qui fut la passion d'une vie entièrement tournée vers l'action politique. Un prince doit se montrer cruel s’il est nécessaire. S'il affirme que le Prince ne peut et ne doit se conduire en homme de bien, Machiavel souligne malgré tout qu'un bon Prince ne doit pas faire un usage inapproprié de son pouvoir. politique Affirmer une telle chose, n'est-ce pas rendre impossible l'idée du devoir ? » Il est question dans la deuxième partie de paraître, autrement dit, de cacher au vulgaire les agissements qui seraient mal appréciés, en veillant à ne laisser ressortir que les actions ayant l'approbation du peuple, car la foule, peu éclairée, ne juge que par les apparences, et du fait de sa crédulité, il est aisé de la tromper : « les hommes jugent plus par leurs yeux que par leurs mains », comme Machiavel le dit dans ce chapitre 8 du Prince. Il rappelle cependant que de telles méthodes doivent être justifiées par des impératifs urgents, qui sont commandés par ce qu'il appelle la « fortune ». La sphère politique n'échappe pas à une telle distinction binaire, et selon lui, il s'agit de la distinction entre l'ami et l'ennemi. Et à l’inverse l’exemple du roi français Louis XII, qui n’a pas réussi à conserver la Lombardie on ne respectant aucun des principes expliqué ci-dessus. Ainsi un chef d'Etat ne devra pas chercher à prolonger une guerre civile, même si elle lui profite (fin conforme au droit), et, s'agissant des moyens conformes au droit, on peut rebondir sur un exemple de Machiavel : un chef d'Etat, pour rétablir la paix, ne devra pas se comporter comme César de Borgia. « Le Prince est un manuel pour gangsters », affirmait le philosophe britannique Bertrand Russell. Penser que le Prince doive observer une conduite irréprochable lui semble inadéquat puisqu'il affirme que les hommes sont méchants, et qu'il est donc bien plus sage « de se faire craindre qu'aimer. Cependant, on peut émettre des objections quant à la validité de certains des arguments de Carl Schmitt ou de Machiavel. —-L’art de gouverner «Il n’est pas bien nécessaire qu’un prince possède toutes les bonnes qualités, mais il l’est qu’il paraisse les avoir. Machiavel Source Pour plusieurs, Machiavel est associé aux dictateurs.