C’est même une forme de manifestation du divin privilégiée : Dieu apparaît dans la beauté des œuvres d’art, mieux qu’il n’apparaît dans la beauté de la nature. Philosophie des beaux-arts de Hegel (aperçu de EB1911) Contre Platon, qui jugeait l'imitation en art superflue et dangereuse, Hegel revalorise les apparences. La beauté-dans-l'art est née de l'esprit et renaît toujours à nouveau, die Kunstsehô'nheit ist die aus dem Geiste geborene und wiedergeborene Sehiinheit (E I, 20). La culture réflexive de notre époque nous contraint, tant dans le domaine de la volonté que dans celui du jugement, à nous en tenir à des vues universelles d’après lesquelles nous réglons tout ce qui est particulier; formes universelles, lois, devoirs, droits, maximes sont les déterminations fondamentales qui commandent tout. Ce que suscite en nous une oeuvre artistique de nos jours, mis à part un plaisir immédiat, c’est un jugement, étant donné que nous soumettons à un examen critique son fond, sa forme et leur convenance ou disconvenance réciproque. Car n’est vraiment réel que ce qui est en soi et pour soi, la substance de la nature et de l’esprit, ce qui, tout en se manifestant dans l’espace et dans le temps, continue d’exister en soi et pour soi et est ainsi véritablement réel. Les beaux jours de l’art grec comme l’âge d’or de la fin du Moyen-Âge sont passés. Métiers 360, la découverte des métiers en réalité virtuelle - Mais en fait, toute cette sphère du monde empirique intérieur et … L’art n’est pas seulement mode privilégié de manifestation de l’Esprit divin. ... la valeur et le nom d’effectivité, de réalité et de vérité par opposition précisément à l’art, auquel feraient défaut cette réalité et cette vérité. Certes, comme présentation sensible de l’Idée, du sujet de tout ce qui Cette opinion a connu un large essor lors de ce que l’on a appelé la « période du Génie », avec Goethe et Schiller. renvoie à la subjectivité et s'oppose à la vérité qui, elle, est objective : est vrai ce qui est universellement valable. La vérité ne serait pas si elle ne paraissait ou plutôt n’apparaissait pas, si elle n’était pas pour quelqu’un, si elle n’était pas pour elle-même aussi bien que pour l’esprit en général. Mais il ne l’est pas au sens où il ferait venir au jour la provenance de l’étant en tant qu’étant. Télécharger le document Hegel et l'oeuvre d'art. Merci deaucoup d’avance pour votre réponse ! Mais, justement, tout cet ensemble du monde empirique intérieur et extérieur n’est pas le monde de la réalité véritable, mais on peut dire de lui, bien plus exactement que de l’art, qu’il est une simple apparence et une trompeuse illusion. Présupposé qui est l'héritage de l'esthétique, c'est-à-dire de la métaphysique moderne de la subjectivité. A l’inverse, peut-on soutenir que la création de l’œuvre échappe à toute règle mais soit le résultat inconscient et non maitrisé du « génie » et du « talent » du créateur, dans un élan d’ « enthousiasme » ? Là encore, Hegel ne peut admettre une telle idée. Mais si on qualifie d’illusions ces apparences sous lesquelles l’art donne existence à ses conceptions, ce reproche a surtout du sens par comparaison avec le monde extérieur des apparences et sa matérialité immédiate, et aussi par rapport à notre propre affectivité, à notre monde intérieur et sensible : monde extérieur et monde intérieur – à tous deux, dans notre vie empirique, dans la vie de notre apparence même, nous sommes habitués à donner la dignité et le nom de réalité effective et de vérité, par opposition à l’art à qui manquent pareille réalité et pareille vérité. Hegel et c’est cette question qui est véritablement la question de la vérité. 289d. Hegel , contre Platon, revalorise l’apparence : elle est toujours nécessaire à la manifestation de ce qui est. Il y a une phrase de Pascal par exemple qui dit « Quelle vanité que la peinture qui nous fait admirer les copies de ce dont on n’admire pas les originaux » texte de Hegel : l’art donne au paraître une effectivité supérieure née de l’esprit. HEGEL ET L’ART-fiche lecture 1. Ainsi, bien loin d’être de simples apparences purement illusoires, les manifestations de l’art renferment une réalité plus haute et une existence plus vraie que l’existence courante. Ah oui, nous faisons aussi : Peu de temps après sa mort, ses disciples les plus proches publient le texte deces leçons dans l'édition allemande de 1835. Dans quelle mesure s’y oppose t-il (ou bien, quelle est sa pensée au sujet du rapport entre art et réalité) ? En effet, l’artiste doit au moins apprendre la technique de la création de son œuvre. De plus, l’œuvre d’art se distingue par la profondeur du contenu qu’elle révèle au spectateur, et un tel contenu ne peut être saisi immédiatement par l’artiste, mais par le travail, l’étude. Hegel examine chacun de ces trois moments de la définition de l’oeuvre d’art. « Si l'on veut assigner à l'art un but final, ce ne peut être que celui de révéler la vérité, de représenter de façon concrète et figurée ce qui s'agite dans l'âme humaine. Un savoir peut-il connaître véritablement Le lit sur lequel je me couche est moins « réel » que le lit peint par Van Gogh.. Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire. Ainsi pour Hegel, c’est uniquement à partir d’un certain âge que l’on peut réaliser des chefs-d’œuvre. Maintenant comment peut-on définir une œuvre d’art ? Hegel, Esthétique Voilà pourquoi notre époque n’est en général pas propice à l’art… HEGEL ET L’ART-fiche lecture 1. Si on se ramène à la pensée platonicienne chère à Hegel, l’essence du beau ne peut se ramener au jugement de goût, dans le sens où il est déterminable objectivement, rationnellement. Du même auteur : La Phénoménologie de l'esprit. C'est pourquoi l'œuvre d'art est supérieure à tout produit de la nature qui n'a pas effectué ce passage par l'esprit. Or le goût artistique comme la production artistique exigent plutôt quelque chose de vivant, dans lequel l’universel ne figure pas sous forme de loi ou de maxime, mais confonde son action avec celle du sentiment et de l’impression, de la même façon que l’imagination fait une place à l’universel et au rationnel, en les unissant à une apparence sensible et concrète. Telle est la thèse hégélienne de la mort de l’art. Que l’œuvre soit reflet plus ou moins flou du monde ou balbutiement à peine audible de l’âme, qu’elle soit reproduction imitative dégradée d’un objet paradigmatique ou tentative Il est ce par quoi l’esprit humain prend conscience de lui-même. Si nous jetons un coup d'œil sur tout ce qu'embrasse l'existence humaine, nous avons le spectacle des intérêts divers qui se partagent notre nature et des objets destinés à les satisfaire. Voilà pourquoi Hegel écrit que : « L‘art dégage des formes illusoires et mensongères de ce monde imparfait et instable la vérité contenue dans les apparences, pour la doter d’une réalité plus haute créée par l’esprit lui-même. Hegel y définit l’esthétique comme la science du beau, une conception qui s’imposera. Il est à craindre que lintitulé soit transform… Il sagit là dun sujet classique mais, qui, pour autant, nest pas si aisé que cela. Dans la postface il cite la formule célèbre de Hegel : « L’art est pour nous une chose du passé » (Int., p. 43). Hegel y définit l’esthétique comme la science du beau, une conception qui s’imposera. Esprit (divin) absolu (qui se connaît lui-même et connaît son but) Philosophie de Hegel de l'esprit absolu (vue d'ensemble de EB1911) Encyclopedia Britannica 1911: 1911: 331: Art (voir la vérité, Esthétique) Hegel n'a-t-il pas déclaré que l'art est mort ? » L’art ne donne plus cette satisfaction des besoins spirituels, que des peuples et des temps révolus cherchaient et ne trouvaient qu’en lui. Hegel , contre Platon, revalorise l’apparence : elle est toujours nécessaire à la manifestation de ce qui est. Mais l’apparence est essentielle à l’essence. Nous envisagerons ces liens et certains de leurs prolongements : cette étude demande l’appréhension des œuvres d’art dans leur singularité, et pourrait justement mener à redéfinir la vérité. En effet, le fait d’exister dans la sensibilité inconsciente de la nature n’est pas un mode d’apparition adéquat au divin. 2. Pour Hegel, c’est à Schiller que revient le mérite d’avoir […] conçu la conciliation comme étant la vérité, et de l’avoir réalisé dans la production artistique. L’objet de l’esthétique : l’art ou plutôt le beau ; or qu’est ce que le beau ? Hegel n'a-t-il pas déclaré que l'art est mort ? De surcroît, les apparences, dans l’art, ne sont pas la simple répétition d’un quotidien lui-même confus : elles en constituent plutôt une purification, grâce à laquelle apparaît une « … Il différencie les différents types d’art (symbolique, classique, romantique), comme autant de moments du déploiement de l’Esprit. Quand il a commencé à développer sa philosophie de l’art, Hegel a été influencé par les idées de Kant, Schiller et Schelling : ces derniers pensaient que l’expression artistique comme une sorte de point culminant de l’histoire de l’esprit humain, et que l’art révèle la vérité dans une façon directe, intuitive. Dès lors ce n’est plus sur le paraître que doit tomber le reproche, mais sur la sorte particulière d’apparence employée par l’art pour donner réalité au vrai en soi. Par exemple, pour un pianiste, faire des gammes, pour un peintre, maîtriser la technique de l’aquarelle, etc. Lorsque celle-ci se mélange à la philosophie, qui elle a pour objet le vrai, il en résulte souvent de la littérature de mauvaise qualité. mais la vérité de la chose, c’est le vrai, c’est ce que Hegel nomme l’Idée. C’est pour cela que le beau artistique est supérieur au beau naturel. pensez- vous qu’Hegel s’oppose seulement à Platon ? Cet art peut être pédagogique Maurizio Canfora (Luxemburg) 331: Art (voir la vérité, Esthétique) Et elle a le privilège de porter la vérité de son concept dans l'unité et dans la PLA l()~, Hippias J. Leçons sur l’esthétique ( professées entre 1818 et 1829, publiées en 1835), trad. En fait, pour Hegel, l’oeuvre d’art est aussi une manifestation du divin, qui s’opère par la médiation de l’homme créateur. « L’art n’a pas d’autre vocation que de porter le vrai à la contemplation sensible, tel qu’il est dans l’esprit réconcilié en sa totalité avec l’objectivité et le sensible » L’art est ainsi pour Hegel la résolution – dans et par le sensible – du fini dans la vérité de l’absolu, ouverture vers la libération. Sur Marx, l'art et la vérité 325. L’Art est, pour nous, désormais, du passé : il a perdu, pense Hegel, dans notre civilisation, sa vérité et sa vie ; – Ce déclin rend possible la venue de l’Esthétique, réflexion philosophique sur l’Art et philosophie des Beaux-arts. Dans ce cas, il ne dépendrait que de la volonté de chacun d’exécuter la même chose de la même façon et de produire des oeuvres d’art1. Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Hegel et l'oeuvre d'art Ce document contient 3342 mots soit 7 pages.Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Georg Wilhelm Friedrich Hegel [ˈ ɡ e ː ɔ ɐ̯ k ˈ v ɪ l h ɛ l m ˈ f ʁ i ː d ʁ ɪ ç ˈ h e ː ɡ l̩] [1], né le 27 août 1770 à Stuttgart et mort le 14 novembre 1831 à Berlin, est un philosophe allemand.. fr.hegel.net. C'est ainsi que le sentiment et l'idée qui, en peinture, ont inspiré un paysage confèrent à cette oeuvre de l'esprit un rang plus élevé que celui du paysage tel qu'il existe dans la nature. Pour lui, l'art a fondamentalement trait à la vie de l'esprit, il en est même une des figures essentielles, avec la religion et la philosophie. Pourquoi ? Par exemple : « le sujet doit être intéressant » : comment savoir ce qui est intéressant ? L'art, soit comme œuvre dans le régime borné de la division du travail, soit comme non-œuvre et même comme non-art dans le régime indivis du telos accompli, relève de la jouissance sensible. L'art permettrait une connaissance mais une connaissance intuitive et immédiate dans laquelle la vérité n'est pas conçue c'est-à-dire représentée à travers des concepts mais manifestée à travers la réalité sensible. Il voit alors cette marque, qui représente une partie de lui-même, sur ces choses. L’esthétique en question. Bénard, in Esthétique, choix de C. Khodoss, P.U.F., 1954, pp.8-9. HEGEL Hegel (1770-1831) a donné des leçons sur l'art à Berlin, pendant le semestre d'hiver 1820-1821, au cours des étés1823-1826 et de l'hiver 1828-1829. -le caractère mécanique de ces règles se retrouve dans l’œuvre créée : en suivant de telles instructions, on ne peut mettre en place que quelque chose de formellement régulier et mécanique. Il se produit toujours chez eux, à un moment donné, une identification de ce quils nomment réalité (non définie) avec la vérité qui, elle, reste dans un flou non philosophique. Hegel, l’art et le problème de la manifestation : l’esthétique en question la mesure où elle est le reet du beau comme du bon. Hegel affirme donc que bien plus que d’être un simple code à déchiffrer l’art est une ouverture sur une autre réalité, il nous dévoile la vérité au-delà des apparences et cela par un travail de l’esprit. Parce que, quelles que soit la série concernée, le concept de vérité nest pas, la plupart du temps et malgré les rappels incessants au cours de lannée, maîtrisé par les élèves. Pour Schiller, l’œuvre d’art tend à développer les inclinations, la sensibilité, l’impulsion, de façon telle qu’elles deviennent en elles-mêmes rationnelles. L’objet de l’esthétique : l’art ou plutôt le beau ; or qu’est ce que le beau ? De surcroît, les apparences, dans l’art, ne sont pas la simple répétition d’un quotidien lui-même confus : elles en constituent plutôt une purification, grâce à laquelle apparaît une « réalité plus haute ». 2. Or c’est précisément l’action de cette force universelle que l’art présente et fait apparaître. Plusieurs problèmes se posent dès lors à nous : la vérité peut-elle, aux yeux de Hegel, advenir dans la dualité qui oppose le savoir et l’objet ? Or l’habileté en ces domaines ne peut être servie par aucun enthousiasme, mais seulement par la réflexion, l’application et l’exercice. Plus tard, Hegel, à partir de la Phénoménologie de l’Espri… 1/ l’art comme produit de l’activité humaine. Si on se ramène à la pensée platonicienne chère à Hegel, l’essence du beau ne peut se ramener au jugement de goût, dans le sens où il est déterminable objectivement, rationnellement. Il est aussi important de noter que lorsqu’art et vérité se mélangent dans une œuvre, le succès n’est que rarement au rendez-vous. L’art dégage des formes illusoires et mensongères de ce monde imparfait et instable la vérité contenue dans les apparences, pour la doter d’une réalité plus haute créée par l’esprit lui-même. Dans ces circonstances l’art, ou du moins sa destination suprême, est pour nous quelque chose du passé. Bénard, in Esthétique, choix de C. Khodoss, P.U.F., 1954, pp.19. « L’art, écrit le philosophe, est et demeure du point de vue de sa plus haute destination quelque chose de passé » (Esthétique). Sans doute cette réalité essentielle apparaît aussi dans le monde ordinaire – intérieur et extérieur – mais confondue avec le chaos des circonstances passagères, déformée par les sensations immédiates, mêlée à l’arbitraire des états d’âme, des incidents, des caractères, etc. Pourtant, le beau naturel n’est-il pas supérieur au beau artistique puisqu’il est l’oeuvre de Dieu, alors que l’œuvre d’art n’est que la création de l’homme ? Hegel nous dit, page 82 / I 81 : De ce qu'elle [la certitude sensible] sait, elle exprime seulement Cela participe à sa prise de conscience progressive de lui-même. Esthétique ou philosophie de l'art Une science du beau. Image: David de Coninck Nature morte au lapin. 1 Les références des citations sont disponibles dans l'ouvrage Philosophie 2.0, Plan de site - Mentions légales - Contact. L’art devient donc « du passé » : il laisse la place à une « science de l’art » philosophique. Art (voir la vérité, Esthétique) Contributions.
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